MAKING KIN, MAKING PLACE

Exposition collective avec Mathias C. Pfund, Zahrasadat Hakim & Maud Abbé-Decarroux, Espace 3353, Carouge, 2023

Installation & performance

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MAKING KIN, MAKING PLACE

Group show with Mathias C. Pfund, Zahrasadat Hakim & Maud Abbé-Decarroux, Espace 3353, Carouge, 2023

Installation & performance

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Pour l’exposition inaugurale de leur résidence curatoriale, as slow as possible invite quatre artistes aux approches et aux pratiques variées.

Making Kin, Making Place propose un élément de départ à des interventions spatiales et sociales dans l’Espace 3353 et ses environs.

Les artistes interrogent ainsi cet espace d’art indépendant, situé dans un quartier en mutation.

Victor Delétraz explore les environs le plus immédiats de 3353 à l’aide d’un appendice motorisé de petite taille.

Dans le lieu d’exposition, se confronte alors une exploration filmique, à une architecture chancelante. Dans un deuxième temps, cette installation se transforme en terrain performatif pour l’artiste.

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Texte lu durant la performance :

Il y a le soleil et rien. Il y a la vie absurde et rien. Des envies de se cacher dans des structures qui invisibilisent.

Pour un temps. Pour toujours.

Hier soir et demain matin on a le souffle court car rien ne promet que les feuilles pousseront. Que la banale violence siècle après siècle puisse se taire et donner un truc qu’on appellerait poème. Toute la technologie sert à contrôler, à télécommander, à surveiller et à anéantir comme dans un mauvais film de SF.

Mais c’est maintenant et ici. Vraiment si il reste un truc à faire, c’est jamais oublier que le fascisme fait toc toc à toutes les portes. Avec des larmes de crocodile et des mensonges pleins les poches.

C’est brandir une main à l’encontre d’un discours. C’est être à plusieurs et faire barrage. Un barrage contre la bêtise et en faire de l’énergie avec, dans les grosses turbines. De l’électricité avec la bêtise pour en faire un courant de la rage.

Les corneilles lancent leur noix sur la route pour casser la coque.

Le type me dit tu as un cassé mon rétroviseur.

J’ai 26 ans et je parle dans le vide.

Les coïncidences coïncident.

Les causes causent.

J’ai du fric et je le dépense comme si c’était quelque chose à se débarrasser.

Les renards de la forêt vont jusque sur ma terrasse pour chercher une saucisse égarée.

Le bruit du plastique, le bruit du bois.

Je vois des araignées dans toutes le formes aux bordures de mes yeux, Ça fait peur et je sursaute à chaque fois. L’heure est à laisser, les minutes à prendre, les secondes à avaler.

il faut y croire il faut y croire il faut y croire il faut y croire il faut y croire il faut y croire il faut

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Lurking through the cracks, 2023, 140 x 110 x 300 cm

bois, toile de jute, plâtre, ampoule, écran, vidéo 15’ en boucle

For the inaugural and eponymous exhibition of their curatorial residency, as slow as possible has invited four artists with different approaches and practices to take Making Kin, Making Place as starting points for spatial and social interventions in Espace 3353 and its surrounding area. Sorne reflect on what is: the artist-run space in relation to institutional space, while others approach the space through what is not- inciting exchange through meals and interaction.

Victor Delétraz explores the immediate surroundings of 3353 using a small motorised appendage. ln the exhibition space, filmic exploration is confronted with a shaky architecture. The installation later acts as a performance space for the artist.

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Text read during the performance translated in English :

There is the sun and nothing. There is absurd life and nothing.

Desires to hide in structures that make us invisible.

For a while. Forever.

Last night and tomorrow morning we’re short of breath because nothing promises that the leaves will grow.

That the banal violence of century after century will be silenced and produce something we would call a poem. All technology is used to control, remote-control, monitor and annihilate, like in a bad sci-fi movie.

But it’s here and now. Really, if there’s anything left to do, it’s never forget that fascism is knocking on every door.

With crocodile tears and lies in their pockets.

It’s waving a hand against a speech. It’s about standing together and blocking the way.

A dam against stupidity and turning it into energy in the big turbines. To create electricity with stupidity and turn it into a current of rage.

The crows throw their nuts on the road to break the hull.

The guy tells me you broke my rear-view mirror.

I’m 26 and talking to myself.

Coincidences coincide.

Causes cause.

I have money and I spend it as if it were something to get rid of.

Foxes in the forest come right up to my terrace looking for a stray sausage.

The sound of plastic, the sound of wood.

I see spiders in all shapes at the edges of my eyes, it’s scary and I jump every time. The hour is up, the minutes are up.

we have to believe we have to believe we have to believe we have to believe we have to believe we have to believe  we have to

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Lurking through the cracks, 2023, 140 x 110 x 300 cm

wood, jute fabric, plaster, bulb, screen, video 15’ in loop

Curation : as slow as possible Photos: Yul Tomatala